Mrs. N’s Palace. Icône au style inimitable, Louise Nevelson est aujourd’hui reconnue comme l’une des sculptrices majeures du XXème siècle. Son art est généralement évoqué à l’aune du cubisme, du constructivisme, de Schwitters, son grand-père imaginaire comme l’avance Arp dans le poème qu’il consacre à l’artiste dans la revue XXème siècle (1960), du ready-made ou des pratiques du collage des mouvements dada et surréalistes. Mais ses sources d’inspiration sont bien plus vastes et son œuvre invite à évoluer dans une histoire des arts où la danse et la performance – autour desquels l’exposition s’articule – jouent un rôle de premier plan. Trente ans après sa mort, son héritage continue de résonner auprès de la jeune scène contemporaine, jusque dans le monde de la mode. L’étude pendant vingt ans de l’eurythmie avec Ellen Kearns, qui enseigne une expression corporelle dont l’objectif était de découvrir sa force vitale et son énergie créatrice, tout comme sa fascination pour Martha Graham dans les années 1930 révolutionneront la vie et l’œuvre de Nevelson. En 1950, sa découverte du Mexique et du Guatemala donnera une dimension monumentale à son œuvre, désormais porté par un mélange de géométrie et de magie. Sous cette double influence émergent ses environnements, progressivement monumentaux, enveloppants, totémiques et sacrés. En 1958, alors que le terme installation n’émergera que dans les années 1960, Nevelson met en scène son premier grand environnement, à Grand Central Moderns, à New York, qu’elle intitule « Moon Garden + One », et dans lequel elle présente son premier « mur », Sky Cathedral, un hommage vertical à New York, sa ville d’adoption. L’œuvre est composée d’objets en bois récupérés qu’elle rassemble dans des boîtes, avant de les empiler et de les peindre en noir, unifiant la composition par un voile monochrome. Au-delà de la synthèse qu’elle opère entre l’art pré-colombien, le cubisme ou encore le mouvement de la color field painting, Nevelson imagine un lieu à explorer plutôt qu’une sculpture à regarder frontalement. Pour chacun de ses environnements, que John Cage qualifie de music theater, Nevelson porte en effet un intérêt particulier à l’espace et à la lumière, nimbe certaines de ses œuvres de bleu, intensifiant les ombres et la désorientation du regardeur dans l’obscurité. Nevelson crée des scènes sur lesquelles tout le corps du spectateur est engagé. La théâtralité constitue probablement la clé de voûte de toutes ses grandes expositions, de Dawn’s Wedding Feast créée en 1959 au Museum of Modern Art dans le cadre de l’exposition « Sixteen Americans » jusqu’à Mrs. N’s Palace, œuvre majeure qui trouve ses prémices dans la pièce d’Edward Albee, Tiny Alice, et à laquelle l’exposition emprunte son titre. Cinquante ans après sa dernière exposition en France, en 1974, au Centre national d’art et de culture, l’exposition du Centre Pompidou-Metz invite à une immersion dans ses multiples atmosphères, dans l’espoir de réaliser le vœu formulé par Nevelson de présenter ses sculptures comme faisant partie d’un espace total, d’une narration ouvrant les portes de son monde imaginaire, d’une expérience à vivre avec tous ses sens, et non comme des entités individuelles. La reconstitution de ses environnements est propice à souligner la fluidité entre les multiples médiums auxquels elle a recouru, de ses premières figures en terracotta et peintures à ses gravures et ses sculptures en plexiglas, jusqu’à ses installations, sans oublier les collages – véritable matrice de son art – qu’elle compose des années 1950 à la fin de sa vie.
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